Sur la route d'Ohrid

[CARNET DE VOYAGE #9] – La Macédoine du Nord à vélos

[Macédoine du Nord 🇲🇰 J+90, 3 229 km, 8-12 juin 2022]

On ne pensait initialement pas rouler par ici, mais la route nous a menées à la découverte de la République de Macédoine du Nord pour quelques jours !

Nouvelles monnaie (les + beaux billets qu’on n’ait jamais vus), langue, architecture et nouvel alphabet !

Pour n’avoir pas beaucoup + de photos, c’est par ICI (avec la pluie, on n’a pas trop pu sortir l’appareil)

On en a profité pour prendre un petit cours d’histoire sur la Macédoine du Nord

En 1991, le pays a déclaré son indépendance de la Yougoslavie sous le nom de République de Macédoine. La Grèce n’a VRAIMENT pas apprécié, et pendant près de 27 ans, une véritable guerre sémantique les a opposés !

En 2018 le pays capitule, change de nom et devient la République de Macédoine du Nord !

En fait, le nom Macédoine, fait référence à la région de la Grèce Antique portée par le puissant Alexandre le Grand (le fameux roi de Macédoine donc) ! La Grèce n’a visiblement pas supporté voir son voisin s’approprier cette partie de leur histoire commune ! Oups. 💔

Et ça continue jusqu’à l’élément de langage le plus basique : pour dire NON en Macédoine on dit simplement « nè ». Et là où ça se corse, c’est que, pour dire OUI en Grèce on dit… « nè ». Alexandre le Grand laisse des traces et quelques absurdités (vu de l’extérieur, en tous cas !)

Drapeaux de prières

Passage de frontière facile avec en prime une vue magnifique sur le lac d’Ohrid, l’un des plus vieux du monde ! Le ciel se couvre. Pour changer, la grande question est: quand va-t-on prendre la pluie ? C’est celle qui revient le plus souvent ces derniers jours !

Village de pêcheurs reconstitué, "The Bay of Bones"
Village de pêcheurs reconstitué, « The Bay of Bones »

👮‍♂️ On remarque avec amusement des policiers plus ou moins bien cachés derrière des arbres, assis sur des bancs à l’ombre, en terrasse de cafés, derrière les poubelles, entre deux voitures… tous les 100 mètres ! Le jeu devient donc de les trouver, ça nous occupe pendant une bonne dizaine de km ! Bon, on apprend plus tard qu’on n’était pas en pleine partie de cache-cache ou de « où est Charlie » uniquement pour nous divertir, mais qu’il se tenait à Ohrid ce jour précis un important congrès politique réunissant les chefs d’états des Balkans : moins fun ! ça restera la route la plus « sécuritaire » qu’on ait parcourue.

Ohrid. Après notre coup de coeur albanais, loin des sentiers battus, nous voilà dans une ville particulièrement touristique. Le contraste est saisissant ! Cela dit, on comprend pourquoi, cette petite station balnéaire est pleine de charmes. Entre deux averses on part s’imprégner de sa vieille ville, de ses églises médiévales et de ses monastères. Le vélo a beau être un moyen de transport lent (même si on pédale à toute berzingue), les transitions sont parfois brutales ! On sourit parce que la pensée qui émerge dans notre tête c’est qu’on a la sensation d’être « à nouveau en Europe ». 🚲

Ohrid
Ohrid

En route vers Bitola. Arrive LA journée que l’on redoute depuis des semaines: LE sommet à 1 200 m d’altitude. De quoi faire trembler nos mollets nouvellement musclés! Après une bonne nuit de sommeil, préparation commando et petit déj de champion avant de se mettre en route pour une journée qui s’annonce rude. La route est agréable, peu de trafic exceptés 5 camions poubelles qui nous doublent à toute allure. 🚛

Trouvée : Une belle et grande décharge à ciel ouvert trône au coeur de la montagne 😀 En contrebas, le bruloir géant se charge de faire disparaître les arrivages fréquents. Assez redoutable.

Déchetterie et bruloir à ciel ouvert
Déchetterie et bruloir à ciel ouvert – route vers Bitola

Il est 12h. On arrive au sommet YAHOU. On s’est rendues compte en se marrant qu’on s’était fait toute une « montagne » de cette journée mais que finalement, c’était vraiment rien à côté de ce qu’on avait déjà monté en Albanie, car nous étions déjà pas mal en altitude ! À peine le temps de souffler de cette butte que voilà des chiens sauvages. 🐩

On entame rapidement une belle descente jusqu’à Resen sous la pluie ! On décide de continuer quand même et de réserver une chambre au sec à Bitola !

Les nuages nous rattrapent
Les nuages nous rattrapent

Bitola. Après une nuit de repos, on réserve une seconde nuit dans une autre guesthouse: il pleut toujours et visiblement pour un petit moment encore ! On pousse les bécanes dans les rues du centre ville, essayant de déchiffrer péniblement l’adresse de notre hôte ! Un homme sort d’un restaurant et nous propose gentiment son aide. Au fil de la discussion, il nous demande si nous avions essayé de contacter un Warmshower à Bitola. La réponse est oui ! « Qu’est ce qu’il vous a répondu ? » « Il nous a expliqué qu’il avait déménagé et qu’il habitait désormais dans la montagne. » «Et ben, salut c’est moi, Goce !» Tellement improbable, que l’on tombe nez à nez avec Goce dans cette toute petite rue, dans une ville de 75 000 habitants ! Il était de passage pour quelques jours à la ville pour passer du temps avec son ami Mihail venu de Skopje (la capitale). Ils nous ont invitées à se joindre à eux pour partager un bürek (délicieux)!

Belle rencontre à Bitola
Belle rencontre à Bitola, avec Goce & Mihail

Le bürek du midi s’est transformé en café, découverte de la ville entre deux averses, exposition inspirante et incroyable d’oeuvres d’enfants talentueux du monde entier (Le concours du « petit Montmartre de Bitola » www.smallmontmartreofbitola.com/), dégustation de nourritures toutes plus délicieuses les unes que les autres pour terminer avec la cascade de vin sous la pluie ! Une très belle et insolite rencontre dont on aura mis plusieurs jours à se remettre ! 🍷

On reprend donc la route avec une paresse physique notable, sous un ciel menaçant, en direction d’un nouveau pays : la Grèce (et la région Macédoine, donc).

Drapeaux de prières

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